Franz Ferdinand, gentlemen du rock
Le quintette écossais, qui jouait samedi à Rock Oz', a aligné ses tubes puissants devant un public festif. Avec classe et quelques mots de français, il a fait sauter les arènes pour le dernier soir du festival avenchois.
Tamara Bongard
Temps de lecture estimé : 1 minute
Les arènes étaient pleines – une soirée à guichets fermés – et les festivaliers avaient clairement envie de lâcher les chiens. Il faut dire que le concert précédent sur la grande scène ne leur avait pas permis d'exprimer toute leur énergie. Ben Harper, seul avec son chapeau, leur a offert un moment poétique, unique, délicat. Le musicien époustouflant troquant parfois la guitare pour le piano a envoûté par sa simplicité et sa virtuosité. Ce bijou taillé dans le rock demandait une écoute religieuse, difficile à obtenir dans un open air. Quelques-uns ont préféré quitter les arènes. Ils ont eu tort.
Quand Franz Ferdinand a pris le relais, ce sont donc des spectateurs avides de pouvoir chanter et sauter dans tous les sens qu'il a trouvés sur le sable. D'autant que la température était fraîche et que l'on ne se réchauffe jamais aussi bien qu'en dansant un peu. Avec un professionnalisme et un flegme tout droit venus d'Ecosse, ils ont aligné leurs tubes tandis que le public jouait avec une bouée en forme de licorne, levait les bras dans une grande communion ou chantait les paroles de ces morceaux qui traînent dans nos oreilles depuis 2005. Un enthousiasme qui a atteint son paroxysme avec "Take Me Out", pilule magique pour faire bondir les festivaliers.
Gentlemen du rock, ces musiciens ont livré une prestation très propre, bien musclée et des plus festives . Le chanteur, Alex Kapranos, a même parlé en français au public. Ne maîtrisant pas tout à fait la langue de Molière, il a fini par lâcher une grivoiserie – volontaire ou accidentelle? – fort amusante. La seule sortie de route du quintette, dont la réujouissante prestation a permis à Rock Oz' de terminer en beauté une édition 2017 qui a attiré 33'000 spectateurs.