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L’art au comptoir, célébrer le zinc

Un bel ouvrage rappelle à quel point cafés et bistrots, magnifiés par tant de peintres et d’écrivains, constituent le «cœur de notre civilisation»

A l’instar d’Edouard Manet (Un bar aux Folies-Bergère, 1882), nombreux sont les artistes à avoir dépeint le bistrot et ses singulières atmosphères. © Londres, Courtauld Gallery/DR
A l’instar d’Edouard Manet (Un bar aux Folies-Bergère, 1882), nombreux sont les artistes à avoir dépeint le bistrot et ses singulières atmosphères. © Londres, Courtauld Gallery/DR

Thierry Raboud

Publié le 12.08.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Santé! »   Lieu de rencontre par excellence, le café est cette «frontière entre le dedans et le dehors» qui ouvre dans le paysage urbain un espace d’intimité chaleureuse. Il y a là quelque chose de suspendu – le temps s’étire différemment dans ce chez-soi de substitution où il fait bon boire un coup, rêvasser, voir et être vu. Un sujet idéal pour les artistes, nombreux à avoir fait de ce décor leur sujet, comme le rappelle le beau catalogue de l’exposition Bistrot! De Baudelaire à Picasso, présentée récemment à la Cité du vin de Bordeaux.

Mais c’est à Paris que le café est devenu «le cœur de notre civilisation», comme le rappelle cet ouvrage déployant une belle sélection d’œuvres venues nourrir un certain imaginaire du zinc. Dès l’arrivée au XVIIe siècle de l’exotique breuvage, qui donnera son nom au lieu où on le sert entre autres plaisantes boissons, les peintres, aquafortistes, photographes et écrivains sem­blent fascinés par le théâtre qui s’y joue: «Sous le nom de café c’

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