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La Banque mondiale estime à 143 millions les «migrants climatiques» potentiels d’ici le milieu du siècle

Publié le 20.03.2018

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Climat »   Plus de 140 millions de personnes pourraient migrer d’ici à 2050 dans trois régions du monde en développement pour fuir les effets du changement climatique. Parmi ces effets, la baisse de la production agricole, la pénurie de l’eau et la hausse du niveau de la mer.

Dans un rapport publié hier, la Banque mondiale (BM) a chiffré à 86 millions les «migrants climatiques» potentiels en Afrique subsaharienne, à 40 millions en Asie du Sud et à 17 millions en Amérique latine si rien n’est fait d’ici à cette échéance.

«Chaque jour, le changement climatique devient une menace économique, sociale et existentielle plus forte», a commenté Kristalina Georgieva, numéro 2 de la BM.

«Nous le constatons dans les villes confrontées à des crises de l’eau sans précédent, dans les régions côtières expérimentant la vague de tempêtes destructives, dans les régions agricoles qui ne peuvent plus produire de cultures essentielles.»

Mme Georgieva souligne que, de manière irrésistible, le changement climatique est «un moteur de migration», contraignant des individus, des familles et même des communautés entières à chercher des endroits plus viables. Les migrations climatiques internes au sein d’une même région sont déjà une réalité, et ces «migrants climatiques» s’ajouteraient aux millions de personnes déjà déplacées pour des raisons politiques, économiques ou sociales.

Les auteurs du rapport ont mené trois études de cas, dont une sur l’Ethiopie, où la croissance démographique pourrait atteindre 85% d’ici à 2050 et les migrations augmenter en raison de la baisse des récoltes.

Une autre étude a été conduite sur le Bangladesh, où les «migrants climatiques» risquent d’être plus nombreux que tous les autres types de déplacés internes en 2050.

La dernière étude se focalise sur le Mexique, où les migrations à partir des régions vulnérables au changement climatique vers les zones urbaines devraient s’accentuer.

Risques de tensions

«Sans une planification adéquate et un soutien, les populations qui quittent des zones rurales pour les villes pourraient faire face à des risques encore plus élevés», a en outre commenté Kanta Kumari Rigaud, spécialiste de l’environnement à la BM. En augmentant les tensions et conflits résultant de la pression sur les ressources rares.

Pour autant, on peut éviter que ces déplacements de populations liés au changement climatique ne dégénèrent en crise humanitaire et ne menacent le développement de certains pays, estime l’institution de Washington.

Les chercheurs avancent que leur nombre pourrait ainsi être réduit jusqu’à 80%, si les politiques agissaient «sur plusieurs fronts»: en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, en intégrant ces déplacements de populations dans les plans de développement ou en investissant pour mieux comprendre les processus de migration ­climatique interne. ats/afp

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