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Des femmes culottées

L'article en ligne - Dans le deuxième tome de « Culottées », Pénélope Bagieu nous emmène à la rencontre de quinze « femmes qui ne font que ce qu’elles veulent ».

Sous les coups de crayon de Pénélope Bagieu, quinze femmes au parcours atypique se dévoilent. © DR
Sous les coups de crayon de Pénélope Bagieu, quinze femmes au parcours atypique se dévoilent. © DR

Sylvie Dervey

Publié le 21.06.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Journaliste, astronaute, avocate, volcanologue, musicienne. Tels sont quelques-uns des métiers exercés par les quinze femmes portraitisées par Pénélope Bagieu dans le deuxième tome de « Culottées », sorti fin janvier. Leur point commun ? Elles ont dû surmonter une bonne dose d’adversité pour pouvoir ne faire « que ce qu’elles veulent ».

Un blog, deux albums

À l’origine des « Culottées », il y a un blog éponyme, hébergé par lemonde.fr, sur lequel Pénélope Bagieu a publié, entre janvier et octobre 2016, trente portraits de femmes, à raison d’un par semaine. Un premier album, paru en septembre 2016, regroupait une première quinzaine de portraits.

Si le tome 1 couvrait une large période, de la Grèce antique au XXe siècle, ce deuxième opus se concentre sur des femmes plus contemporaines. On y fait par exemple la connaissance de Nelly Bly, première journaliste d’investigation qui boucla notamment un tour du monde en 72 jours, de Mae Jemison, première femme noire à avoir été dans l’espace ou encore de la rappeuse afghane Sonita Alizadeh.

Parmi les femmes dont Pénélope Bagieu brosse le portrait dans ce deuxième tome, l’Indienne Phulan Devi est probablement celle qui a connu l’un des destins les plus tragiques. Issue d’une des castes les plus défavorisée, elle se retrouve, à dix ans, mariée à un homme qui la bat et abuse d’elle. Ses parents la récupèrent, mais elle devient un paria dans son village. Ado, elle se fait enlever par une bande de bandits qui en font l’une des leurs et lui offrent une protection qu’elle n’a jamais connu jusqu’ici. Elle épouse le chef du gang qui est assassiné peu après. Folle de rage, elle n’a plus qu’un objectif : la vengeance. Elle finit par se rendre et passe onze ans derrière les barreaux avant d’être libérée. En 1996, elle entre au parlement où « elle fait voter des lois de protection pour les pauvres et les femmes ». Le 25 juillet 2001, elle est assassinée devant chez elle.

Piquer la curiosité

« Culottées » peut se lire d’une seule traite, en se laissant emporter par les histoires, ou au contraire, pas à pas, en savourant chaque rencontre. Les chapitres sont brefs – quelques pages – et se lisent facilement. Entre chacun d’eux, de belles illustrations faisant écho à la vie de la personne portraitisée assurent la transition.

Comme Pénélope Bagieu l’explique dans cette interview, son but n’est pas de prétendre à l’exhaustivité mais de piquer la curiosité des lecteurs, de leur donner envie d’en apprendre davantage sur ces femmes « Culottées » mais peu connues.

Pari réussi. On referme les deux tomes de « Culottées » avec le désir de faire plus ample connaissance avec une ou plusieurs de ses héroïnes. Cela tient beaucoup à la manière dont Pénélope Bagieu réussit, avec simplicité et une bonne dose d’humour, à donner vie à ses protagonistes, à créer une proximité avec elles et, du même coup, à nous embarquer dans leur histoire.

 

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