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La pilule, mais pas seulement

Prise parfois dès l’adolescence, la pilule reste le premier moyen de contraception

La pilule, mais pas seulement © Isabelle Clément
La pilule, mais pas seulement © Isabelle Clément

Lionel Buchs

Publié le 13.06.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Contraception »   La pilule contraceptive a joué un rôle majeur dans la lutte pour les droits de la femme. Prémices aussi à Mai 1968, elle est aujourd’hui, avec le préservatif, le moyen contraceptif le plus répandu. Mais les hormones utilisées, si elles peuvent parfois également apporter une aide pour des problèmes de santé, amènent leur dose d’effets secondaires. Çaelia Nussbaum, 22 ans, connaît bien le double jeu des hormones contraceptives: «On m’a prescrit la pilule à 14 ans pour réduire mes règles et je l’ai prise pendant quatre ans. Cela provoquait des changements d’humeur et je faisais de la rétention d’eau. Puis j’en ai eu marre. J’ai pris conscience que trop d’hormones sont déjà utilisées dans le monde, mais surtout que les conséquences sur moi étaient trop importantes pour que je continue.»

Mais alors, quel moyen employer? Le préservatif est une excellente alternative permettant, de plus, de se protéger des maladies sexuellement transmissibles. Çaelia opte pour une autre solution: le stérilet au cuivre. Elle se heurte cependant au scepticisme de sa gynécologue. «Elle a argumenté que cela allait être douloureux et que c’était plus adapté à des femmes ayant déjà eu des enfants, la grossesse augmentant la taille de l’utérus. J’ai insisté et j’ai maintenant droit à cinq ans de tranquillité et sans hormones.»

Méthode naturelle

Clara De Ramos, 22 ans, s’est tournée vers la méthode Ogino, ou symptothermie, qui a le mérite d’être naturelle. «Elle consiste à analyser mes symptômes comme les sécrétions, la forme du col de l’utérus, mes humeurs et la température de mon corps pour savoir à quel moment je suis fertile ou non. C’est une méthode qui demande un long apprentissage, mais qui me permet de mieux connaître mon corps.»

Face à cette méthode, le scepticisme prime du côté du professeur Anis Feki, médecin-chef de l’Hôpital fribourgeois (HFR) en gynécologie. «A l’origine, la symptothermie a été créée pour savoir à quel moment faire un enfant, souligne-t-il. Je ne la recommande donc pas, même si cela est théoriquement faisable et plus aisé à mettre en place lorsque le cycle de la femme est régulier. Comme les spermatozoïdes survivent dans le corps entre quatre à cinq jours, la période doit être très précisément déterminée.»

En comparaison avec les autres méthodes, l’efficacité de la pilule n’est plus à démontrer. Mais le risque de thrombose qu’elle provoque a un effet dissuasif. Le professeur se veut rassurant: «Ces risques ne sont présents que durant la première année. Ce que nous proposons ici est une pilule de deuxième génération pendant trois mois pour voir si tout se passe bien. S’il y a trop d’effets secondaires, il existe des pilules à différents dosages. Pour les stérilets, les choses ont changé: nous disposons de plusieurs tailles et ils sont donc accessibles à toutes.»

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