Roman »   La torpeur s’abat sur la communauté hétéroclite de la «ferme blanche», réunie à la belle saison, et suinte à chaque page. L’été infini de Madame Nielsen nous assied dans l’intimité de ces adolescents des années 80 que le destin rassemble par hasard, par amour et par recomposition familiale au milieu de la campagne danoise. Ils rêvent à leur futur, dans une indolence qui semble frapper tous ceux qui franchissent le seuil de ce domaine.

D’infini, il y a aussi les phrases de Madame Nielsen – une auteure née homme en 1963 – qui enveloppe ses personnages dans des périphrases. On apprendra parfois seulement au détour d’un paragraphe le prénom de ceux-ci, parfois non. Mais peu importe, on s’enfonce avec eux dans ce canapé moelleux, en regardant «la mère» si lumineuse, qui enchaîne les conquêtes et monte son étalon, le seul mâle qui la suivra partout. Tous ces jeunes gens finiront par se lever, par agiter leur vie plus loin, gagner en âge. Mais eux, comme nous, regarderont a