«Vouloir interdire est naïf»
Le darknet est certes un repaire de trafiquants, mais aussi un espace de liberté
ariane gigon, Zurich
Temps de lecture estimé : 3 minutes
Internet » Au moins 500 fois plus grand que le World Wide Web: c’est, selon des estimations, le volume de la partie invisible d’internet, celle à laquelle les moteurs de recherche tels que Google n’ont pas accès. Elle fait l’objet de nombreux mythes et surtout d’une grande méconnaissance, selon le journaliste d’investigation Otto Hostettler, qui vient de publier un livre à ce sujet. Explications.
Le darknet passe pour être un repaire de malfrats en tous genres. Est-ce que cela correspond à la réalité?
Otto Hostettler: La police, américaine surtout, a contribué à véhiculer cette image en célébrant certains succès, comme la fermeture de la plateforme de vente Silk Road, en 2013. Le fait que le tueur fou de Munich (10 morts en juillet 2016, ndlr) ait acheté son arme sur un site du darknet a aussi nourri le mythe. Tout ce qui n’est pas accessible par Google est nommé le «deep web», le web profond. On y trouve par exemple des pages accessibles