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Attentats: même pas peur!

Devrions-nous changer nos plans estivaux à cause de la menace terroriste? 
Rencontre avec deux jeunes Fribourgeois qui sont partis malgré tout

Attentats: même pas peur!
Attentats: même pas peur!

Elsa Rohrbasser

Publié le 18.07.2017

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Sécurité »   Depuis les attentats de Charlie Hebdo en 2015, les attaques terroristes se suivent et se ressemblent, surviennent n’importe où et n’importe quand. Face à notre impuissance, deux options s’offrent à nous: continuer de vivre normalement ou se terrer chez soi.

Fanny Müller, 19 ans et le bac fraîchement en poche, faisait partie de cette classe du Collège Saint-Michel qui évita de peu l’attentat à la bombe survenu dans le métro bruxellois en mars 2016. Malgré cet événement, elle continue de voyager, mais avoue être plus alerte qu’auparavant: «En juillet 2016, je suis partie en vacances avec ma famille et nous devions prendre un long vol. Après avoir décollé de Zurich depuis un petit moment, l’avion a dû faire demi-tour. Là, j’ai paniqué, raconte-t-elle. Sinon, prendre le métro ou les transports en commun ne me fait rien de particulier. Par contre, quand il y a un bruit, j’ai tendance à me demander plus facilement si c’est normal ou pas.»

Habituée à beaucoup voyager, Fanny n’a cependant pas mis longtemps avant de reprendre ses habitudes. Elle admet être moins détendue qu’avant lors de ses déplacements, mais fait partie des personnes qui choisissent de ne pas céder à la peur.

Comme elle, beaucoup de gens souhaitent continuer de vivre normalement. David Lechot, président du Groupement des agences de voyage fribourgeoises (GAVF), confirme: «Après le 11-Septembre, ou les attentats à Madrid en 2004, les gens ont eu peur de voyager, car il s’agissait d’un phénomène «nouveau». Malheureusement, c’est depuis devenu une habitude, les gens vivent avec cette peur des attentats. Nous n’avons donc pas particulièrement eu de répercussions après les récents événements.»

Surveiller ses arrières

Daniel Gumy, étudiant de 23 ans, avait, lui, planifié un séjour à Manchester pour un festival, avec un ami. Le 22 mai, un attentat-suicide sème la panique dans la ville anglaise, quelques jours avant le départ de Daniel et son ami. Ils se sont donc demandé s’ils devaient partir, ou tout annuler: «M’imaginer camper dans un parc au beau milieu d’une ville endeuillée, ça m’a fait réfléchir», explique-t-il.

Après réflexion, Daniel est parti, mais seul: «Mon ami ne voulait pas surveiller ses arrières constamment, l’éventualité d’une atmosphère tendue l’ennuyait. Pour ma part, l’idée d’une ambiance pleine d’émotions, que ce soit de la tristesse ou de la révolte, me donnait l’espoir que les rencontres et les discussions qu’on allait y faire seraient riches», confie-t-il, en affirmant ne pas regretter son choix. Il ne s’est jamais senti en danger et a pu échanger des moments forts avec les autres festivaliers: «Tous ceux que j’ai rencontrés ont été chaleureux, accueillants et ouverts. C’était une expérience géniale, les gens ne se laissent pas impressionner par une minorité qui fait trop de bruit», conclut-il.

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