Femme des années quatre-vingt
Seule contre toutes, Caster Semenya rame encore et toujours pour prouver son identité de femme
Alexandre Lachat, Londres
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Mondiaux » «Franchement, je n’aimerais pas avoir à trancher. Le sujet est tellement délicat…» Comme tant d’autres, Selina Büchel, la fluette et toute mignonne double championne d’Europe en salle du 800 m, est bien empruntée quand il s’agit d’évoquer le cas Caster Semenya, cette athlète sud-africaine aux épaules de déménageur et à la voix grave, frappée d’hyperandrogénie. Comme d’ailleurs la Burundaise Francine Niyionsaba et la Kényane Margaret Nyairera Wambui. Le costaud tiercé du 800 m féminin des JO de Rio, l’an dernier. «Elles sont venues au monde comme ça, c’est la nature», poursuit l’athlète du Toggenburg. «Est-il juste qu’elles puissent prendre le départ d’épreuves féminines? Je n’en sais rien, je me concen