Banda Aceh et la machine à café
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Membre du corps suisse d’aide humanitaire, Jean-Claude était envoyé sur le terrain à chaque catastrophe.
Spécialiste de l’électricité, il jouait des câbles et des groupes électrogènes, faisait renaître la lumière entre les ruines et les gravats. A côté de lui, quelques spécialistes de l’eau potable, des médecins, des infirmiers, arrivaient de Genève, de Zurich, pour parer au plus pressé aux côtés d’autres sauveteurs, porteurs d’autres bannières mais réunis dans la même urgence.
Jean-Claude a tiré de ses missions une sorte de détachement qui me choquait un peu, comme s’il en avait trop vu pour pleurer encore. Pire, Haïti, Banda Aceh, il contait l’innommable avec un léger sourire aux lèvres, un cynisme qui parfois me semblait contraire à sa mission.
Et pourtant, il repartirait, il l’annonçait sans ciller, il parlait du malheur comme on évoque une soirée entre amis.
Je lui ai avoué un jour que son humour tordu, ambigu, me dérangeait aux entournu