Commençons par surveiller les caisses-maladie elles-mêmes
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Je pense que le Conseil fédéral et le parlement se trompent de cible en voulant donner plus de pouvoir aux assurances sociales (votation du 25 novembre sur la surveillance des assurés). Ils feraient mieux de balayer devant leur porte, dans la salle des pas perdus, et de contrôler davantage les caisses-maladie et leurs prétendus «médecins-conseils», parfois médecins vénaux.
L’expérience montre en effet qu’il est tentant pour une assurance sociale d’outrepasser ses droits. Le sondage effectué récemment par la Société vaudoise de médecine auprès de 800 médecins est très inquiétant: médecins-conseils à la solde des caisses-maladie, caisses-maladie qui ne respectent pas le secret médical, etc. (cf. Forum de la RTS du 22.10).
Cela révèle encore une fois le problème des conflits d’intérêts dans notre parlement (cf. émission Temps Présent du 6.9, «Attention, ce parlement peut nuire à votre santé»).
Cependant, dans leur grande majorité, les parlementaires sont certainement des élus probes et libres, qui travaillent et votent dans l’intérêt de leurs électeurs. Alors, n’est-il pas grand temps de lancer une initiative populaire afin qu’ils s’abstiennent de voter s’ils ont un conflit d’intérêts?
Ils seraient ainsi lavés de tout soupçon de collusion et cela leur permettrait de débattre plus sereinement. Cela aurait aussi l’avantage de couper l’herbe sous le pied des démagogues de tout poil qui ne font qu’aboyer sans rien nous proposer de réaliste.
Notre démocratie directe est solide, faisons donc tout ce que nous pouvons pour la conserver et pour maintenir la paix sociale.
Jean-Bernard Michel,
professeur honoraire,
Granges-Paccot