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Nouvelles: György Dragomán, l’enfance et la dictature

Dans ce recueil, l’écrivain hongrois orchestre la subtile musique de nos sentiments, donnant voix, d’une nouvelle à l’autre, aux enfants dissimulés en nous.

Membre de la minorité hongroise, György Dragomán a passé son enfance dans la Roumanie de Ceaușescu. © Francesca Mantovani
Membre de la minorité hongroise, György Dragomán a passé son enfance dans la Roumanie de Ceaușescu. © Francesca Mantovani

Isaure Hiace

Publié le 03.05.2024

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Le chœur des lions rassemble 18 nouvelles, toutes assez courtes, qui se succèdent harmonieusement, bien qu’elles soient diverses. Semblable à une partition, le recueil joue sa propre mélodie, de plus en plus envoûtante au fil des pages. La musique déploie un fil invisible liant les histoires entre elles, avec parfois des phénomènes d’écho. Une chanson, une danse, un instrument racontent ainsi des vies entières.

Il y a par exemple cette chanteuse, dont l’existence est marquée par le morceau Cry me a river. Elle tombe amoureuse de son musicien en chantant, lorsqu’il la quitte, une question lancinante la hante, celle de son fils: «Maman, pourquoi mon père à moi, c’est la musique?» Au crépuscule de sa vie, elle comprend qu’elle n’est plus que cela: une voix qu’elle peut «faire entendre ou faire taire». Malade, e

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